Feeling Baudelaire on a Monday

It's a Monday afternoon where I am right now. It's cloudy and for some reasons, I'm feeling ... yellow. (Why?!)

...as yellow as this boat, yep. Ma On Shan, 2007

And for some reasons, I feel like posting one of Charles Baudelaire's poems. This is the first poem by him that I have read, and I got hooked enough to ask someone to get me the original French version of Fleurs du Mal. (Thank you, Cristy.) I know, I really suck at French but I really appreciate reading poetry in its native form - the context, the meaning, and the lyricism are preserved that way, among other reasons.

J'espere que tu apprecierez les poesie de Baudelaire. (Ah, I tried so hard there, hahah.) That is, as much as I do. :) Happy Monday y'all.

Viens-tu du ciel profond ou sors-tu de l'abîme,
Ô Beauté ? ton regard infernal et divin,
Verse confusément le bienfait et le crime,
Et l'on peut pour cela te comparer au vin. 

Tu contiens dans ton oeil le couchant et l'aurore;
Tu répands des parfums comme un soir orageux;
Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui font le héros lâche et l'enfant courageux. 

Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien;
Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien. 

Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques;
De tes bijoux l'Horreur n'est pas le moins charmant,
Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,
Sur ton ventre orgueilleux danse amoureusement. 

L'éphémère ébloui vole vers toi, chandelle,
Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
L'amoureux pantelant incliné sur sa belle
A l'air d'un moribond caressant son tombeau. 

Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,
Ô Beauté, monstre énorme, effrayant, ingénu!
Si ton oeil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte
D'un Infini que j'aime et n'ai jamais connu ? 

De Satan ou de Dieu, qu'importe ? Ange ou Sirène,
Qu'importe, si tu rends, - fée aux yeux de velours,
Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! -
L'univers moins hideux et les instants moins lourds.

 - Charles Baudelaire (extrait des Fleurs du Mal)